Y a-t-il urgence climatique ?

Y a-t-il urgence climatique ?

Date / Heure : 31 janvier 2020 (21 h 00 min - 22 h 30 min)

Emplacement : SAP


Y a-t-il urgence climatique ?

Conférencier: Hervé Douville Chercheur au sein de l’équipe AMACS (Analyse et Modélisation de l’Atmosphère, du Climat et de sa Sensibilité) et auteur coordinateur (CLA) du chapitre 8 du 6ème rapport du GIEC consacré aux changements du cycle de l’eau.

Pour de nombreux scientifiques, l’urgence d’agir face au changement climatique a encore été mise en lumière l’été dernier par « une succession de catastrophes écologiques ». Pour quelques autres,   « l’urgence climatique est un leurre » et l’émotion suscitée par ces événements relèverait d’une manipulation. Cependant, si les émotions dévorent bel et bien l’espace social et politique au détriment de la raison, pourquoi en reste-t-on le plus souvent aux incantations en matière de lutte contre le réchauffement climatique ?

Créé en 1988 sous l’égide de l’Organisation Mondiale de la Météorologie (OMM) et du Programme des Nations unies pour l’Environnement (PNUE) des Nations Unies, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) est chargé de synthétiser l’état des connaissances scientifiques sur le changement climatique et élabore actuellement son 6ème rapport (AR6). Il n’est en aucun cas prescripteur des politiques publiques à mettre en œuvre pour limiter le changement climatique ou s’y adapter, mais seulement de les informer voire de les évaluer.

Dans cet exposé, nous nous appuierons sur le 5ème rapport du GIEC, le rapport spécial SR1.5, ainsi que sur certains travaux plus récents, pour réaffirmer l’influence avérée de l’homme sur l’évolution du climat depuis le début de l’ère industrielle et la nécessité de diminuer drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre pour éviter le « scénario du pire ».

L’exposé sera l’occasion d’illustrer à quel point le changement climatique représente à la fois un défi scientifique et civilisationnel, et de nous interroger sur la part de climato-scepticisme qui demeure en chacun de nous.